dimanche 29 juin 2025

Tourment

La mer glisse sa lame insidieuse

dans l’échancrure de robes déchirées

ourlées des lambeaux de rives arrachées d’écores

 

Le ciel se grise de nues glaiseuses

bouleversées d’un temps revenu

briser les ors de l’espérance

 

© Alain MORINAIS

samedi 28 juin 2025

Au plus profond

À l’encre de la plume trouver sa vérité

Au-delà

Au-dessus

Au plus profond

Ailleurs

Plus loin

 

Beaucoup plus loin

                 Et revenir à soi

Là où s’écrit ce qui du réel fait autre

Et métamorphose en toutes choses l’étoffe

                 En un chant des orgues de l’esprit

Les mots parlent aux entrailles

Révèlent à qui l’écoute

L’enchantement de sa vérité

Au-delà

Au-dessus

Au plus profond

Ailleurs

Plus loin

 

Beaucoup plus loin

                 Et revient en chœur à soi

 

© Alain MORINAIS

 

vendredi 27 juin 2025

Comme une histoire rongée

Comme une histoire rongée perd l’envie de l’heur

Dans le gris mouillé de brume

                 des tristesses parfondues des collines

Dans les bruines tremblées des tours

                 au réveil fatigué de cités monotones

Dans le silence gorgé de brouillard

                 traversant les rues dissipées de hasard

Dans les larmes d’un ciel si bas

                 que le vent se pose désolé de rester planté là

L’automne estompe ce matin

                 de l’esprit les couleurs

 

 © Alain MORINAIS

 

jeudi 26 juin 2025

Que reste-t-il de ton absence

Tu es là

Dans les mots et les gestes échangés

Tu reçois à l’écoute

Sans savoir ce qu’il en restera

 

Tu tentes de dire

Tu tentes de faire

Tu tentes de traduire ce que tu entends

Tu tentes d’écrire une page à ta façon

Ignorant ce que les mots retiendront

 

À l’écart

Dans ton silence

Des morceaux de l’un s’accordent à d’autres

Pourquoi ceux-là

Mais pourquoi pas

Tu es ce que tu choisis des autres

Et ce que tu rejettes te façonne

Chaque addition corrige la donne

 

Ta solitude se partage en mémoire

Avec des bouts retenus de multitudes aux chemins croisés

Tu n’es jamais seul

Sauf à ne pouvoir mesurer ta présence en l’autre

 

Que reste-t-il de ton absence

Rien ou ne pas savoir

Creusent l’abîme angoissé de déserts traversés

 

© Alain MORINAIS

 

mercredi 25 juin 2025

Rappel

Une lumière arrachée de la vitre

Comme l’empreinte révélée d’un miroir du passé

Une manière de rayer la poussière

Un éclat de verre dans le regard

Un trait perçant une bouffée d’air

Semblance aux restes d’hier

 

Elle est dans son coin penchée

La panse encordée de notes en désaccord

Les rondeurs oubliées des caresses d’accords

Frissons des doigts de naguère la mémoire

La lumière ce matin se joue

Sur un air oublié de guitare

 

© Alain MORINAIS

mardi 24 juin 2025

Langue brûlée

Les mots du jour sont comme les oiseaux

la langue brûlée de soif

les pattes prises dans les serres étranglées du savoir

d’un battement d’ailes aux lisières d’ignorance

chassent les encres à mordre le fond

dans la craie empoussiérée de tablettes lumineuses

 

© Alain MORINAIS

jeudi 27 mars 2025

Un mot d'Annie ERNAUX Prix NOBEL de Littérature

"Je ferai à la manière des surréalistes : ouvrir au hasard "Au-delà du vent la poussière des roses", c'est ainsi que j'ai déjà lu Et le temps vient et Le visage traversé du temps, me laissant sûre de rencontrer des mots pour moi. Merci" Annie ERNAUX Prix Nobel de Littérature le 25 mars 2025


 

lundi 1 avril 2024

Disponible - Opéra Poétique en 3 actes

 

Acte 1

Scène 1 L’enfance                                                  
Scène 2 Ne nous y trompons pas                       
Scène 3 L’horizon attend                                      
Scène 4 De la vie n'est-il-pas d'espérance          

 

Acte 2

Scène 1 J'ai dans tes yeux peuplé les déserts      

Scène 2 Aragon passe sous la fenêtre et chante       

 

Acte 3

Scène 1 Simplement l'envie de se trouver         
Scène 2
Assis aux portes du réel et au-delà        

 

Final
 
78 pages 15X21cm sur papier bouffant 80g naturel

mercredi 28 février 2024

Disponible...

 

Réédition de mes "Laboureurs d'espoirs"
dans une version intégrale, telle que je l'avais conçue à l'origine... 
Disponible. 
Entre roman historique et fiction documentaire 
360 pages 15X21 cm.
 
 



dimanche 15 octobre 2023

Disponible...

cette communion intime du fini et de l'infini. Un livre somptueux. Tu es un virtuose étonnant, une écriture splendide, impossible à concevoir et si proche pourtant de chacun ; "la crainte que le temps ne me lise/ comme un besoin de tenir toujours prêtes les valises/sur le quai du départ." Philippe COURTEL
 

mercredi 5 avril 2023

Prix Théodore de BANVILLE décerné à Alain MORINAIS

 Présentation du Prix lors de la remise officielle le 31 mars 2023 par la Société des Poètes Français

Les textes sont plus ou moins longs, même courts, parfois... Mais la prose poétique d’Alain MORINAIS nous captive ! En nous parlant de toutes ces petites choses de la vie qui sont notre histoire commune, en nous décrivant les scènes de vie que nous partageons tous, il nous emmène dans un monde de merveilles et d’optimisme ! Nous ne lisons plus de la poésie : nous voyons naître, au fil du texte, un tableau ! Parce que toutes les couleurs sont présentes, pour construire le décor – pourtant bien réel ! - de nos rêves ! Je suis à peu près sure que tout peintre lisant Alain MORINAIS serait capable d’aller chercher toile et pinceaux et de se mettre au travail, emporté par des descriptions qui unissent, d’un seul tenant, le peintre et le poète aux mots !

Et, bien évidemment, comment ne pas tirer un parallélisme certain entre les textes poétiques d’Alain MORINAIS et la plupart des poèmes de Théodore de Banville, cet amoureux éperdu de l’Allier et de Moulins ? Écoutez plutôt : « Ô buissons d’églantier/ Jetant dans les ravines/ Comme un chêne le gland/ Leur fruit sanglant// Murmurante oseraie/ Où le ramier s’effraie/ Saule au feuillage bleu/ Lointains en feu »// (Les Stalactites, 1846) Dans quelques instants, vous ne pourrez plus douter que Théodore de BANVILLE adoube tout à fait Alain MORINAIS et se réjouisse qu’il soit, cette année, récipiendaire du prix portant son nom... 

Véronique FLABAT-PIOT présidente du Jury des Prix de poésie de la Société des Poètes Français

 

In « Il est des matins de lumière à se rire du froid » Éd. De l’Écritoire du Poète », Thiais, 2022

Le Jardin des Gemmes 

Emmitouflé de laine blanche, le ciel hivernant tremble et se défait de ses bouloches, constellant l’espace de coton en flocons glacés, virevoltant et tricotant le val d’un tapis de paradis blanc. Le soir venu, le ciel de lit se tire de noir sur les draps de froidure immaculée. Les toits des maisons frileuses, que l’on devine serrées sous leur manteau gelé, réchauffent le noir de volutes enfarinées d’haleine chaude. Le noir magnifie l’éclat de sa nuit blanche. Libérés de ces nuits laiteuses, les cieux d’aube claire se teintent de bleu, donnant au blanc neigeux un reflet azuré. Le soleil, à peine levé, étoile la poudreuse de diamants bleutés, qu’étincelle la transparence au zénith. L’opale blanche du jour s’éclabousse à brûler les paupières. L’heure à présent se penche sur l’horizon doré de ses cheveux défaits, irise la vallée moirée de chaude clarté. La neige se fait sensuelle et blonde, sans avoir rien à fondre. Le ciel d’ambre s’enflamme ; le sol se jonche d’orange ; l’astre s’empourpre, laissant au fond des combes comme une tache de sang. Les bruns s’emparent des lueurs à échopper les ombres, et le noir reprend sa place. Dans la nuit retrouvée revient le blanc. Noir et blanc. Blanc et noir. Blanche, la terre des lumières que les couleurs inondent. Noire, la voûte, jardin des gemmes, parsemée des graines de soleils. 
 
Alain MORINAIS

 

Rêves d’un Matin

Le ruisseau a le chant des pierres, éclairé des gouttes éclatées de lumière. Aux caresses des herbes couchées sur les rives, se coulent les rayons mouillés des rires du soleil, comme la source bue aux creux des mains, le reflet de joie d’une larme perlant aux paupières, des rêves d’un matin que plus rien n’exaspère.

Alain MORINAIS


mercredi 7 décembre 2022

De Elena FERNANDEZ-MIRANDA

Elena FERNANDEZ-MIRANDA 

Auteure de "Les fantasmes d'APOLLINAIRE"

 Très cher Alain,
À peine reçu ton livre, je me suis plongée dans la lecture de tes poèmes qui évoquent tant d'émotions.
À te lire je vois que tu es né poète, homme d'une sensibilité hors du commun, et les larmes me viennent aux yeux…
Tu joues avec les mots jusqu'à les rendre poétiques, différents, légers, jusqu'à les rendre des trésors profonds qui pénètrent l'âme.
Merci de ces poèmes, très cher Alain, qui sont ceux que j'aurais voulu écrire et incapable de le faire, tu les a écris merveilleusement pour moi ! Je t'embrasse
Elena