La mer glisse sa lame insidieuse
dans l’échancrure de robes déchirées
ourlées des lambeaux de rives arrachées d’écores
Le ciel se grise de nues glaiseuses
bouleversées d’un temps revenu
briser les ors de l’espérance
© Alain MORINAIS
"Merci de nous faire entendre et voir votre chant singulier." François CHENG de l'Académie française
La mer glisse sa lame insidieuse
dans l’échancrure de robes déchirées
ourlées des lambeaux de rives arrachées d’écores
Le ciel se grise de nues glaiseuses
bouleversées d’un temps revenu
briser les ors de l’espérance
© Alain MORINAIS
À l’encre de la plume trouver sa vérité
Au-delà
Au-dessus
Au plus profond
Ailleurs
Plus loin
Beaucoup plus loin
Et revenir à soi
Là où s’écrit ce qui du réel fait autre
Et métamorphose en toutes choses l’étoffe
En un chant des orgues de l’esprit
Les mots parlent aux entrailles
Révèlent à qui l’écoute
L’enchantement de sa vérité
Au-delà
Au-dessus
Au plus profond
Ailleurs
Plus loin
Beaucoup plus loin
Et revient en chœur à soi
© Alain MORINAIS
Comme une histoire rongée perd l’envie de l’heur
Dans le gris mouillé de brume
des tristesses parfondues des collines
Dans les bruines tremblées des tours
au réveil fatigué de cités monotones
Dans le silence gorgé de brouillard
traversant les rues dissipées de hasard
Dans les larmes d’un ciel si bas
que le vent se pose désolé de rester planté là
L’automne estompe ce matin
de l’esprit les couleurs
© Alain MORINAIS
Tu es là
Dans les mots et les gestes échangés
Tu reçois à l’écoute
Sans savoir ce qu’il en restera
Tu tentes de dire
Tu tentes de faire
Tu tentes de traduire ce que tu entends
Tu tentes d’écrire une page à ta façon
Ignorant ce que les mots retiendront
À l’écart
Dans ton silence
Des morceaux de l’un s’accordent à d’autres
Pourquoi ceux-là
Mais pourquoi pas
Tu es ce que tu choisis des autres
Et ce que tu rejettes te façonne
Chaque addition corrige la donne
Ta solitude se partage en mémoire
Avec des bouts retenus de multitudes aux chemins croisés
Tu n’es jamais seul
Sauf à ne pouvoir mesurer ta présence en l’autre
Que reste-t-il de ton absence
Rien ou ne pas savoir
Creusent l’abîme angoissé de déserts traversés
© Alain MORINAIS
Comme l’empreinte révélée d’un miroir du passé
Une manière de rayer la poussière
Un éclat de verre dans le regard
Un trait perçant une bouffée d’air
Semblance aux restes d’hier
Elle est dans son coin penchée
La panse encordée de notes en désaccord
Les rondeurs oubliées des caresses d’accords
Frissons des doigts de naguère la mémoire
La lumière ce matin se joue
Sur un air oublié de guitare
© Alain MORINAIS
Les mots du jour sont comme les oiseaux
la langue brûlée de soif
les pattes prises dans les serres étranglées du savoir
d’un battement d’ailes aux lisières d’ignorance
chassent les encres à mordre le fond
dans la craie empoussiérée de tablettes lumineuses
© Alain MORINAIS
"Je ferai à la manière des surréalistes : ouvrir au hasard "Au-delà du vent la poussière des roses", c'est ainsi que j'ai déjà lu Et le temps vient et Le visage traversé du temps, me laissant sûre de rencontrer des mots pour moi. Merci" Annie ERNAUX Prix Nobel de Littérature le 25 mars 2025
Acte 1
Scène 1 L’enfance
Scène 2 Ne nous y trompons pas
Scène 3 L’horizon attend
Scène 4 De la vie n'est-il-pas
d'espérance
Acte 2
Scène 1 J'ai dans tes yeux peuplé les déserts
Scène
2 Aragon passe sous la fenêtre et chante
Acte 3
Scène
1 Simplement l'envie de se trouver
Scène 2 Assis aux portes du
réel et au-delà
Final
Présentation du Prix lors de la remise officielle le 31 mars 2023 par la Société des Poètes Français
Les textes sont plus ou moins longs, même courts, parfois... Mais la prose poétique d’Alain MORINAIS nous captive ! En nous parlant de toutes ces petites choses de la vie qui sont notre histoire commune, en nous décrivant les scènes de vie que nous partageons tous, il nous emmène dans un monde de merveilles et d’optimisme ! Nous ne lisons plus de la poésie : nous voyons naître, au fil du texte, un tableau ! Parce que toutes les couleurs sont présentes, pour construire le décor – pourtant bien réel ! - de nos rêves ! Je suis à peu près sure que tout peintre lisant Alain MORINAIS serait capable d’aller chercher toile et pinceaux et de se mettre au travail, emporté par des descriptions qui unissent, d’un seul tenant, le peintre et le poète aux mots !
Et, bien évidemment, comment ne pas tirer un parallélisme certain entre les textes poétiques d’Alain MORINAIS et la plupart des poèmes de Théodore de Banville, cet amoureux éperdu de l’Allier et de Moulins ? Écoutez plutôt : « Ô buissons d’églantier/ Jetant dans les ravines/ Comme un chêne le gland/ Leur fruit sanglant// Murmurante oseraie/ Où le ramier s’effraie/ Saule au feuillage bleu/ Lointains en feu »// (Les Stalactites, 1846) Dans quelques instants, vous ne pourrez plus douter que Théodore de BANVILLE adoube tout à fait Alain MORINAIS et se réjouisse qu’il soit, cette année, récipiendaire du prix portant son nom...
Véronique FLABAT-PIOT présidente du Jury des Prix de poésie de la Société des Poètes Français
In « Il est des matins de lumière à se rire du froid » Éd. De l’Écritoire du Poète », Thiais, 2022
Le Jardin des Gemmes
Rêves d’un Matin
Le ruisseau a le chant des pierres, éclairé des gouttes éclatées de lumière. Aux caresses des herbes couchées sur les rives, se coulent les rayons mouillés des rires du soleil, comme la source bue aux creux des mains, le reflet de joie d’une larme perlant aux paupières, des rêves d’un matin que plus rien n’exaspère.
Alain MORINAIS
Elena FERNANDEZ-MIRANDA
Auteure de "Les fantasmes d'APOLLINAIRE"
Très cher Alain,
À peine reçu ton livre, je me suis plongée dans la lecture de tes poèmes qui évoquent tant d'émotions.
À te lire je vois que tu es né poète, homme d'une sensibilité hors du commun, et les larmes me viennent aux yeux…
Tu joues avec les mots jusqu'à les rendre poétiques, différents, légers, jusqu'à les rendre des trésors profonds qui pénètrent l'âme.
Merci de ces poèmes, très cher Alain, qui sont ceux que j'aurais voulu écrire et incapable de le faire, tu les a écris merveilleusement pour moi ! Je t'embrasse
Elena