samedi 5 juillet 2025

Le savoir encombre ton esprit en désespérance

Quand malgré les courbes occultant la ligne

avenir possible du chemin

 

Tu te racontes la droite restant à courir dans ta tête

qu’imagine le jour

un soir où la lune tarde tant

que la nuit pourrait traîner elle aussi à la brune

repoussant l’heure où s’éteignent les couleurs

 

Tu vis en l’inconnue certitude

L’ignorance libérant l’esprit du savoir

l’infini s’imagine en raison d’espérance

 

Quand un jour la courbe se brise

révélant l’avenir plus que probable

Le flot des questions submerge toutes tes réalités

Les réponses percutent le moindre de tes rêves

Le temps s’écrit à l’encre noire des ponctuations finales

Le savoir encombre ton esprit en désespérance

 

Alors que tout à l’heure t’attendait la même chose

Mais tu ne le savais pas

 

© Alain MORINAIS

vendredi 4 juillet 2025

Le ciel peint

Le ciel ce soir a le pinceau pastel

Le couchant tamise les roses à violacer les bleus

                 résistant aux ombres liserées d’ors

                 brûlant les derniers regards aux paupières mi-closes

                 d’un horizon sans voile du cœur des lumières

 

Une main gantée de nuit caresse la toile

                 et les couleurs se grisent

                 et les lueurs tombent de sommeil

                 et les yeux céruléens s’illunisent

 

La palette des nues se rêve d’orange marine

 

© Alain MORINAIS

jeudi 3 juillet 2025

La nuit se retire

La nuit se retire

                 des étincelles plein les cheveux défaits

Délaye ses orange au lait de point du jour

Donne au réveil des reflets souriants

Dore les nues en chemise de jour

 

L’aube à la fraîcheur de l’heure éclate

                 en un chant gorgé de soleil

de ces coups d’ailes virevoltés des oiseaux

Même les ombres s’habillent de lumière

 

Le vent retient son souffle

Les arbres murmurent à l’oreille des branches

Les feuilles frissonnent sous les caresses des confidences

 

L’air a le parfum des rêves en mémoire

Le jour prend les couleurs du bonheur

                 à se vouloir la tête ouverte un matin d’espérance

 

© Alain MORINAIS

mercredi 2 juillet 2025

Jour d’automne

Le jour a du silence le gris profond

taiseux d’un temps suspendu à l’orée du ciel

 

Accroché aux branches

effeuillées à griffer les brumes mouillées d’automne

le silence a du jour l’épaisseur des gris

d’un ciel à l’orée du temps suspendu

 

L’air de gris mouillé

aux larmes perlées des bruines d’un été oublié

soudain s’enflamme des ors à déchirer le ciel

de ces rais arrachés du soleil

 

Le silence prend du jour les éclats brûlants

d’un ciel éventré au tranchant des lumières

 

Au tranchant des lumières s’ouvre le chemin

des étoiles lointaines d’univers incertains

 

Le silence des ors se noie des profondeurs du noir

parsemé de poussière étoilée

à la démesure d’un temps ignoré des silences du jour

 

Au chemin des étoiles s’ouvre l’incertain

jamais tranché des lumières

 

Le ciel se referme sur les gris mouillés d’automne

dans le silence suspendu à l’orée du temps

 

© Alain MORINAIS

mardi 1 juillet 2025

Des éclats brûlants te parviennent

Des éclats brûlants te parviennent

de nuits profondes aux traverses obscures

Ignorant d’où leur vient la couleur

étincelée du noir à forcer le regard

 

Tu renvoies du bleu la lumière

accrochée au fond de tes yeux

à se demander pourquoi

De l’éphémère des reflets se grave l’éternité

 

Les ombres disent ce qui ne se voit pas

 

© Alain MORINAIS

lundi 30 juin 2025

Tu es en l’instant

Les villes traversées

sans même les avoir vraiment regardées

Les paysages au miroir de tes yeux

des images empilées sans volonté d’impression du souvenir

La lumière de ces jours sans histoire

qui revient à l’ombre inattendue éclairer un moment

Le cœur à la renverse

aux battements enivrés d’un parfum retrouvé

Tu es ces notes enfouies

où s’effacent les rides quand le temps se mêle de ne plus compter

Quand les visages se rencontrent sans même se connaître

ailleurs que dans ton regard au sourire amer

Tu es la démarche courbe des ans

Le port d’attache des sillons de peau brûlée

À l’envers des retours du temps qui passe

 

© Alain MORINAIS

jeudi 27 mars 2025

Un mot d'Annie ERNAUX Prix NOBEL de Littérature

"Je ferai à la manière des surréalistes : ouvrir au hasard "Au-delà du vent la poussière des roses", c'est ainsi que j'ai déjà lu Et le temps vient et Le visage traversé du temps, me laissant sûre de rencontrer des mots pour moi. Merci" Annie ERNAUX Prix Nobel de Littérature le 25 mars 2025


 

lundi 1 avril 2024

Disponible - Opéra Poétique en 3 actes

 

Acte 1

Scène 1 L’enfance                                                  
Scène 2 Ne nous y trompons pas                       
Scène 3 L’horizon attend                                      
Scène 4 De la vie n'est-il-pas d'espérance          

 

Acte 2

Scène 1 J'ai dans tes yeux peuplé les déserts      

Scène 2 Aragon passe sous la fenêtre et chante       

 

Acte 3

Scène 1 Simplement l'envie de se trouver         
Scène 2
Assis aux portes du réel et au-delà        

 

Final
 
78 pages 15X21cm sur papier bouffant 80g naturel

mercredi 28 février 2024

Disponible...

 

Réédition de mes "Laboureurs d'espoirs"
dans une version intégrale, telle que je l'avais conçue à l'origine... 
Disponible. 
Entre roman historique et fiction documentaire 
360 pages 15X21 cm.
 
 



dimanche 15 octobre 2023

Disponible...

cette communion intime du fini et de l'infini. Un livre somptueux. Tu es un virtuose étonnant, une écriture splendide, impossible à concevoir et si proche pourtant de chacun ; "la crainte que le temps ne me lise/ comme un besoin de tenir toujours prêtes les valises/sur le quai du départ." Philippe COURTEL
 

mercredi 5 avril 2023

Prix Théodore de BANVILLE décerné à Alain MORINAIS

 Présentation du Prix lors de la remise officielle le 31 mars 2023 par la Société des Poètes Français

Les textes sont plus ou moins longs, même courts, parfois... Mais la prose poétique d’Alain MORINAIS nous captive ! En nous parlant de toutes ces petites choses de la vie qui sont notre histoire commune, en nous décrivant les scènes de vie que nous partageons tous, il nous emmène dans un monde de merveilles et d’optimisme ! Nous ne lisons plus de la poésie : nous voyons naître, au fil du texte, un tableau ! Parce que toutes les couleurs sont présentes, pour construire le décor – pourtant bien réel ! - de nos rêves ! Je suis à peu près sure que tout peintre lisant Alain MORINAIS serait capable d’aller chercher toile et pinceaux et de se mettre au travail, emporté par des descriptions qui unissent, d’un seul tenant, le peintre et le poète aux mots !

Et, bien évidemment, comment ne pas tirer un parallélisme certain entre les textes poétiques d’Alain MORINAIS et la plupart des poèmes de Théodore de Banville, cet amoureux éperdu de l’Allier et de Moulins ? Écoutez plutôt : « Ô buissons d’églantier/ Jetant dans les ravines/ Comme un chêne le gland/ Leur fruit sanglant// Murmurante oseraie/ Où le ramier s’effraie/ Saule au feuillage bleu/ Lointains en feu »// (Les Stalactites, 1846) Dans quelques instants, vous ne pourrez plus douter que Théodore de BANVILLE adoube tout à fait Alain MORINAIS et se réjouisse qu’il soit, cette année, récipiendaire du prix portant son nom... 

Véronique FLABAT-PIOT présidente du Jury des Prix de poésie de la Société des Poètes Français

 

In « Il est des matins de lumière à se rire du froid » Éd. De l’Écritoire du Poète », Thiais, 2022

Le Jardin des Gemmes 

Emmitouflé de laine blanche, le ciel hivernant tremble et se défait de ses bouloches, constellant l’espace de coton en flocons glacés, virevoltant et tricotant le val d’un tapis de paradis blanc. Le soir venu, le ciel de lit se tire de noir sur les draps de froidure immaculée. Les toits des maisons frileuses, que l’on devine serrées sous leur manteau gelé, réchauffent le noir de volutes enfarinées d’haleine chaude. Le noir magnifie l’éclat de sa nuit blanche. Libérés de ces nuits laiteuses, les cieux d’aube claire se teintent de bleu, donnant au blanc neigeux un reflet azuré. Le soleil, à peine levé, étoile la poudreuse de diamants bleutés, qu’étincelle la transparence au zénith. L’opale blanche du jour s’éclabousse à brûler les paupières. L’heure à présent se penche sur l’horizon doré de ses cheveux défaits, irise la vallée moirée de chaude clarté. La neige se fait sensuelle et blonde, sans avoir rien à fondre. Le ciel d’ambre s’enflamme ; le sol se jonche d’orange ; l’astre s’empourpre, laissant au fond des combes comme une tache de sang. Les bruns s’emparent des lueurs à échopper les ombres, et le noir reprend sa place. Dans la nuit retrouvée revient le blanc. Noir et blanc. Blanc et noir. Blanche, la terre des lumières que les couleurs inondent. Noire, la voûte, jardin des gemmes, parsemée des graines de soleils. 
 
Alain MORINAIS

 

Rêves d’un Matin

Le ruisseau a le chant des pierres, éclairé des gouttes éclatées de lumière. Aux caresses des herbes couchées sur les rives, se coulent les rayons mouillés des rires du soleil, comme la source bue aux creux des mains, le reflet de joie d’une larme perlant aux paupières, des rêves d’un matin que plus rien n’exaspère.

Alain MORINAIS