Un soir le ciel avait la pâleur des nuages fondus dans les nues
épuisées d’avoir tant pleuré à se voiler de mélancolie
aux lueurs blêmes d’un soleil trempé dans un bol de lait tiède
La mer comme à son habitude avait l’humeur des cieux
la blancheur de mastique encollé de vagues immobiles
Des oiseaux de mer s’étaient posés les pattes prises dans l’argile
La plage tendue du ressac se taisait à l’écoute inhabituelle du vent
Ce soir-là j’ai vu le vent
Pas celui que les dunes soulèvent
et qu’agite la houle à se briser les vagues
Le vent tout simplement
Quand même les herbes ne bougent
Dans un murmure
Une vibration de l’air
sans les bruits de nature
sans le vacarme de la ville
si loin
ignorante des mots du vent
quand tout se tait
et que seule se dit à l’oreille
l’histoire d’un long voyage à traverser le temps
à celui qui l’écoute vraiment
© Alain MORINAIS
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un mot sympathique, un avis avisé, une critique fine… Quel que soit votre commentaire, merci par avance. Alain MORINAIS