samedi 8 novembre 2025

Ce soir-là j’ai vu le vent

Un soir le ciel avait la pâleur des nuages fondus dans les nues

épuisées d’avoir tant pleuré à se voiler de mélancolie

aux lueurs blêmes d’un soleil trempé dans un bol de lait tiède

 

La mer comme à son habitude avait l’humeur des cieux

la blancheur de mastique encollé de vagues immobiles

Des oiseaux de mer s’étaient posés les pattes prises dans l’argile

 

La plage tendue du ressac se taisait à l’écoute inhabituelle du vent

 

Ce soir-là j’ai vu le vent

Pas celui que les dunes soulèvent

et qu’agite la houle à se briser les vagues

 

Le vent tout simplement

 

Quand même les herbes ne bougent

Dans un murmure

Une vibration de l’air

sans les bruits de nature

sans le vacarme de la ville

si loin

ignorante des mots du vent

quand tout se tait

et que seule se dit à l’oreille

l’histoire d’un long voyage à traverser le temps

à celui qui l’écoute vraiment

 

© Alain MORINAIS 

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