mardi 19 août 2025

Le ciel se guérit des blessures


La mer a les houles neigeuses d’écumes bouillonnantes

dans la pâleur d’un soir d’horizon blafard

Le ciel tamise la lumière de peau d’orange

mêlée de sables brillantés des dunes

où les vagues s’échevellent en mousses blondes

venues mourir aux lèvres mouillées d’une plage de bronze

 

Sur la ligne du bout des mers

où le soleil sombre de l’autre côté du monde

se grise l’espace trempé d’acier

ennuagé de velours ombreux

glacés de ces mystères de nues voilées

aux vapeurs de plomb et d’argent émanées des eaux

 

Le ciel enténébré se penche

Un nuage gonflé de tristesse trouble la vague d’incertaines caresses

Un nuage chargé de chagrin se noie dans les embruns

 

Sous les draps de deuil du jour le ciel a le sourire du lendemain

Mais la nuit pleure ses étoiles sous la cendre

Des larmes de sang coulent aux joues d’un nuage éclairé dedans

 

Des nuées de lumière vive baignent d’origan les tumultes d’océan

Quand les cieux d’ombres claires ouvrent les veines du néant

la plage se tache rouge sang des ténèbres de safran

 

La voute céleste saigne des flaques de colère

La mer gronde en canon de ses lames en furie aux fronts de rage pourpre

Et l’horizon couvre d’un crêpe céruléen ses souffrances

 

Des douleurs d’un monde perdu en ses nuits sans lune

le ciel se guérit des blessures 

 

© Alain MORINAIS

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