samedi 11 juillet 2020

Prix Anna de NOAILLES : Alain MORINAIS


Prix Anna de NOAILLES : Alain MORINAIS
Recension de Madame Véronique Flabat-Piot, publiée dans l'Anthologie de poésie 2020 de la Société des Poètes Français à l'occasion de la présentation du palmarès 2019 des grands prix de la SPF.

"Alain MORINAIS dans Le cri du monde... s'écrit nous livre, dans une poésie libérée - parfois néo-classique ! - très belle, en quatre parties bien distinctes, sa vision du monde contemporain.
Il nous invite à Entendre et voir ce qui se passe autour de nous, afin même d'y voir l'invisible et que des mots inattendus surgissent d'abîmes méconnus... Après avoir regardé, il s'agit d'écouter Un monde de silence : les mots ne suffisent plus à transmettre les ressentis et les émotions... Sans les mots pour l'écrire/ l'oubli s'épaissit en silences... Vers presque prophétiques en cette période d'incertitude que nous vivons, que ceux contenus dans cette troisième division Quand l'amer monte... Nous n'en citerons que deux passages, suffisamment explicites sans rien ajouter à leur teneur... Les hommes d'aujourd'hui/ pour ce qu'il en reste/ ignorent le bleu du ciel/ et le sable a le gris des villages ensevelis et Le pays se noie de n'avoir pas compris... Enfin, la dernière section Brise-lames est cette conclusion vers laquelle nous aspirons tous : l'espérance ! Ce sont les mots eux-mêmes qui deviennent brise-lames ! Aux Comment répond l'à venir, lorsque perce la volonté de réécrire le futur, sans pour autant oublier que chacun tient dans sa main la lumière d'un autre âge... Soulignons aussi la faculté d'Alain Morinais de pouvoir jouer avec les assonances afin que ce que l'on entend et ce que l'on peut comprendre, puis lire, soient différents : Quand l'amer monte/ quand la mer monte ; Ô rage/ orage ; Les mots... si on/ l'émotion ; Mon silence résonne/ ma raison déraisonne... etc...
En 1989, le journaliste François Broche écrivait, dans l'ouvrage qu'il consacrait à Anna de Noailles (Anna de Noailles, un mystère en pleine lumière, Robert Laffont 1989) Il semblait qu'Anna redonnait goût de la poésie à un public lassé de tous les excès comme de tous les conformisme...Tout est dit."
Véronique Flabat-Piot
Responsable des Prix de poésie de la Société des Poètes Français

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